Conti Bilong, né à Nkongsamba au Cameroun, est un batteur camerounais de musique africaine, fusion et jazz. Très tôt passionné de musique, il commence en autodidacte la batterie à 13 ans et il jouera rapidement en tant que professionnel dans les clubs de Douala. En 1990, il est remarqué par Sam Fan Thomas, célèbre chanteur de makossa avec lequel il enchaîne les dates au Gabon, au Kenya, et aux États-Unis. Ces tournées vont élargir son horizon musical.
Prenant conscience des similitudes entre les formes rythmiques africaines et les éléments présents dans la musique cubaine, brésilienne ou antillaise, il intègre à son jeu ces divers styles au moyen d’explorations personnelles (Dave Weckl, Dennis Chambers ou Billy Cobham seront ses influences américaines).
De retour au Cameroun, Conti Bilong délaisse peu à peu les formations de musiques africaines pour approfondir le jazz et la variété occidentale. Au début des années 2000, il part s’installer à Paris, où il intégrera l’académie Bill Evans ainsi que la Schola Cantorum. Le foisonnement musical de Paris sera aussi l’occasion de croiser les diasporas de divers pays africains, amenant sa collaboration avec des artistes guinéens ou maliens, tels que la chanteuse Oumou Sangaré. Il y rencontrera également Manu Dibango et le célèbre Soul Makossa Band, avec lequel il tournera pendant plus de 15 ans.
Ayant acquis en parallèle une solide expérience du studio, il sera amené tout naturellement à diriger et réaliser de nombreux albums d’artistes camerounais ainsi que ses propres albums.
L’univers de Conti Bilong s’exprime aussi bien à la batterie qu’au chant ou à la composition. A partir d’un background constitué des rythmes camerounais traditionnels comme le bikutsi ou le makossa, il poursuit une véritable synthèse stylistique, qui associe dans un jeu résolument moderne et inventif les percussions africaines avec les aspects les plus contemporains de la batterie jazz, latine ou pop. Des arrangements orchestraux dynamiques et pleins de vie font se rencontrer des cultures d’horizons lointains, rappelant à l’homme son origine unique, au-delà des frontières.
Sous son nom sont sortis trois albums : Bana (2009), chez Mosaïc, suivi de It’s time! (2019) et Miango (2021), chez Inouïe Distribution. Reflets de son parcours multiculturel, les compositions passent du makossa au latin-jazz, en passant par l’afro-pop, le funk, le reggae, le jazz-rock, le bolobo, le maloya, la salsa et la samba. L’album Jazz Explorer (2023) rend hommage au jazz sous la forme intimiste du trio avec piano, et trace un pont entre le swing et l’Afrique, mettant en avant la richesse infinie des musiques du monde.